J'écris. Pour un blog littéraire, il vaut mieux. J'écris de tout, pour les jeunes, les moins jeunes, des nouvelles, du théâtre, de l'humour et mes humeurs. La liste des courses, alors que d'autres dressent la liste de leurs envies... Mais je vous l'épargnerai ! La liste des courses, je veux dire. Donc, bonjour et bienvenue sur "Ah, vous écrivez ?" mon blog littéraire.
Bonne lecture et n'hésitez pas à laisser vos commentaires, sincères mais courtois !

samedi 22 octobre 2011

Les seconds rôles.

« Oh et puis ça va, hein ! Tu veux toujours avoir raison…
—Mais c’est parce que J’AI raison, ma chère ! C’est l’évidence même. Ils sont tous droitiers dans cette famille, je ne vois pas pourquoi le petit dernier serait gaucher…
—Et alors, c’est pas parce qu’il y a des générations d’imbéciles dans une famille qu’il faut que le benjamin en soit aussi un ! C’est quand même inouï cette logique !
—Rôôôhhhh mais c’est pas pareil, tu compares des choses incomparables. C’est pas une tare d’être droitier, non ?
—Non mais bon… il aurait bien pu être gaucher celui-ci… Tu aurais bien pu me faire ce plaisir… Sinon j’ai l’impression d’être inutile, moi !
—Inutile ? Mais non voyons ! Quand j’écrirai, tu tiendras la feuille. Et puis il faut deux mains pour pouvoir faire des lacets, deux mains pour accrocher puis remonter une fermeture éclair de blouson, deux mains pour taper sur un clavier d’ordinateur… Ma pauvre, tu ne te rends pas compte de ton utilité je crois !
—Oui, c’est vrai mais ce sont des seconds rôles…
—Ne sais-tu pas que les seconds rôles sont aussi importants que les premiers ?
—Mouais… à toi l’agilité, la force, la dextérité. A moi la maladresse, la faiblesse et l’à peu près… A chaque fois que ce gosse laissera tomber quelque chose par terre je sais bien que ce sera de ma faute. On dira « Que cet enfant est gauche ! » Et ce sera toujours toi qui auras le privilège de faire les choses intéressantes… tenir le stylo, la fourchette, le couteau, la raquette, passer les vitesses…
—Ah ben pour les vitesses, même s’il était gaucher, je le ferai quand même, je te signale qu’on est en France et qu’on roule à droite…
—Pfffff… encore une discrimination, tiens ! C’est pas drôle, les droitiers sont majoritaires dans ce pays, tout est fait pour eux et c’est tout juste si on commence à tenir compte des gauchers et à créer des outils adaptés pour nous, les mains gauches. Dis-moi donc un peu depuis quand est-ce que les ciseaux pour gauchers existent ? Hum ? C’est comme le droit de vote pour les femmes, ça…
—Hein ? Je vois pas le rapport ! Tu mélanges tout ma pauvre amie, tu dis n’importe quoi ! Nous ne sommes que les deux mains d’un gamin de cinq ans qui va devoir bientôt choisir sa latéralisation et la génétique veut que…
—La génétique, la génétique ! Non mais tu me fais marrer avec ta génétique ! Je te parle de droits, moi, de droits, tu m’entends espèce de gourde ?
—Oh ! Gourde toi-même ! Non mais dis donc, tu te prends pour qui pour me parler sur ce ton ? Je te dis que cet enfant sera droitier, comme son père et sa mère et il sera droitier, un point c’est tout !
—Et moi je veux qu’il soit gaucher et je me laisserai pas faire, c’est pas toi qui commande !
—SILENCE VOUS DEUX !!!!! Vous vous croyez où ? On entend que vous, vous n’allez pas arrêter de vous chamailler comme des chiffonniers ? Et puis ce ne sera pas vous qui choisirez, ce sera moi.
—Quoi ! Et qui tu es d’abord pour te mêler de nos affaires ?
—Ouais, c’est vrai, tu es qui toi ?
—Je suis le cerveau et c’est moi qui décide, vous n’êtes que des instruments, mes belles demoiselles ! A cause de vous cet enfant hésite depuis des mois entre ses deux mains. Alors je trancherai et vous vous inclinerez. Ne dit-on pas que la raison du plus fort est toujours la meilleure ? Et ici, le plus fort, c’est MOI !

Roman érotique.

Elle était nue face à lui, mutine et ingénue à la fois. Les rayons du soleil pénétraient par la fenêtre et satinaient sa peau. Il approcha sa main droite de ses seins. Ses doigts tremblaient. Il avala sa salive, fit quelques pas dans sa direction. Il la touchait presque. Son souffle s’accéléra quand il posa sa paume gauche sur ses fesses. Doucement, lentement il descendit jusqu’à son…

« Fabien ! Les enfants ! A table ! Dépêchez-vous, ça va refroidir… »
Fabien sursaute, ferme les yeux et réprime un juron. Ça y est, l’inspiration a fichu le camp ! Bon sang mais Marion peut pas la fermer, non ? Il lui a dit cent fois que quand il écrit elle ne doit pas le déranger. Même pour manger. Surtout pour manger. Pourquoi ne comprend-elle pas qu’il n’en a rien à faire de manger quand il est en plein processus créatif ? Que sa nourriture dans ces moments-là, c’est la littérature ? De toute façon elle le fait exprès, il en est sûr… Elle ne veut pas comprendre. Fabien soupire, enregistre son texte et ferme Word. Il va les manger ses raviolis insipides, en espérant que sa femme ne va pas le barber avec ses histoires de nana… Plus vite il aura fini, plus vite il retournera auprès de ses chers personnages. Si au moins Marion savait cuisiner…

Cynthia, lascivement allongée sur le grand lit recouvert de satin rose, offrait son corps au regard fasciné de Marc. Un sourire coquin flottait sur ses lèvres pulpeuses. Marc ressentait une douce chaleur se diffuser dans ses reins et son bas-ventre. En une enjambée il fut près du lit. Il s’allongea près de la jeune femme et entreprit de…

« Mon chéri, tu préfères quel motif pour le papier peint du salon ? Les rayures vertes sur fond beige ou bien les petites fleurs mauves et jaune pâle ? J’hésite tu sais… »
Fabien clique précipitamment sur la croix en haut à droite, fermant le document sans enregistrer les dernières lignes écrites. L’idée que sa femme puisse lire par-dessus son épaule lui est insupportable. « Et merde ! » pense-t-il. Il s’efforce de contrôler sa voix qui grimpe toujours dans les aigus quand il est contrarié.
— Marion, je t’ai demandé de me laisser travailler cet après-midi. C’est pas compliqué non ? Tu sais bien que mon éditeur attend les derniers chapitres de mon nouveau roman. Si tu m’interromps tout le temps, comment veux-tu que j’avance ?
— Ok, ok ! Mais il faudra bien qu’on se décide pour la tapisserie, depuis le temps qu’on en parle. »
« Depuis le temps que TU en parles, ma chérie ! pense Fabien. Mais si tu savais comme, MOI, je m’en fiche de tes rayures et de tes fleurettes ! Si ça ne tenait qu’à moi, un bon coup de blanc sur les murs et basta ! »
La jeune femme quitte la pièce à contrecœur, une moue boudeuse dessinée sur les lèvres. En sortant elle lui lance :
— Tu n’oublies pas d’aller chercher les enfants à l’étude tout à l’heure, j’ai mon rendez-vous chez le coiffeur ! »

La chambre plongée dans la pénombre était silencieuse. Les longs cheveux dorés de Cynthia effleuraient sa peau en une caresse délicate. Leurs deux souffles mêlés s’exhalaient au rythme des mouvements de leurs corps. Le lit grinçait sourdement, et peau contre peau, les deux amants laissaient le plaisir les envahir. Cynthia roucoula un gémissem…

« Dring !!!! Dring !!!!!!!! » Fabien fait un bond sur sa chaise et un laps de temps s’écoule avant qu’il réalise que le téléphone sonne. « Pas moyen d’être tranquille ! Jamais ce bouquin n’aura de fin, je le sens… » Il se lève à regret et va décrocher.
— Oui ? Lui-même… Oui, je me souviens de vous ! Non, pas encore mais je… oui, je sais, je… écoutez, vous pouvez bien m’octroyer un délai supplémentaire… je sais que j’ai déjà du retard… Oui… oui… Non… vos fournisseurs, bien sûr, mais… et si je vous en verse la moitié la semaine pro… attendez ! … mais je ne l’ai pas la somme totale, moi, vous me faites rire ! … oui et ben je peux pas… les huissiers ! Mais attendez, il n’y a pas de quoi s’énerver ! … Je vais me débrouiller, laissez-moi 3 jours… Oui… oui… Oui je vous dis ! Merci… oui… au revoir ! »
Marion, les enfants, l’école, le papier peint et maintenant les factures ! Fabien se sent devenir fou. Et la vie alors ? Sa vie, ses textes, son roman ? Fabien se dit qu’il aimerait bien être à la place de Marc, l’amant de la belle Cynthia, son héroïne. Pas de soucis matériels, pas de coup de fil intempestif, pas d’épouse exigeante, pas de gosse. Une femme, mais fatale, sensuelle, dévouée, et du plaisir, rien que du plaisir… Une vie de personnage de papier, irréelle et dénuée de contraintes. Au lieu de cela… Fichu pour fichu, Fabien éteint son ordinateur et descend à la cuisine se faire un sandwich.


Le corps en sueur, Marc et Cynthia écoutaient les battements de leur cœur qui se calmait peu à peu. Ils se laissaient aller à la douce torpeur d’après l’amour, apaisés, heureux. L’épaule blanche de la jeune femme luisait dans le demi-jour. Marc humait l’odeur épicée — mélange de jasmin et de pain d’épice — de son parfum dans le creux de son cou. Soudain, il eut à nouveau envie d’elle. Brutalement, il l’agrippa et glissa sa main entre ses …


La porte s’ouvre. Fabien réprime un geste d’agacement. Qu’est ce que c’est, cette fois-ci ? Le chauffe-eau qui fuit ? La voiture qui veut pas démarrer ? Le petit dernier venu lui montrer ses gribouillis ? Le doigt prêt à fermer la fenêtre Word, Fabien fait mine d’être absorbé, de n’avoir rien entendu. Faire le mort ça marchera peut-être mieux que de s’énerver… Il faut qu’ils comprennent tous qu’écrire est un métier et qu’il a besoin d’être seul. Il sent pourtant la présence de Marion derrière lui. A l’oreille, il a reconnu sa démarche. Mais qu’est-ce qu’elle veut ? Pourquoi ne parle-t-elle pas ? Intrigué, il se retourne… et il reste muet de stupéfaction. L’œil agrandi de surprise, la mâchoire pendante, il contemple Marion. Sa lourde chevelure brune aux reflets cuivrés est dénouée sur ses épaules. Elle a maquillé ses lèvres de rose brillant et ses yeux verts sont délicatement éclairés de fard à paupière mauve. Ses longs cils battent lentement et un léger sourire détend ses traits. Tout en le fixant, elle fait glisser son peignoir de satin bleu jusqu’à ses reins, dénudant la moitié de son anatomie. Ses seins, petits mais bien formés, arborent fièrement leur galbe délicat.
— Mais… Marion…
Fabien ne peut en dire plus. Partagé entre l’étonnement et la consternation, il sait seulement que l’aiguillon du désir commence à le titiller. Brusquement, le peignoir glisse jusqu’au sol, dévoilant le corps nu de Marion. La jeune femme s’avance jusqu’à toucher Fabien et le doigt posé sur ses lèvres, murmure :
— Chuutttt… Depuis près de trois semaines, tu fais pousser des gémissements de plaisir à ton héroïne. Et pour moi, rien du tout ! J’en veux aussi ma part. Maintenant ! Et puis ça stimulera ton inspiration pour la suite ! Il n’y a rien de mieux que les travaux pratiques pour étayer une théorie ! »

lundi 3 octobre 2011

La vengeance est un plat qui se mange froid.

Texte publié dans l'anthologie "Proverbes 1" aux éditions Griffe d'Encre.


Thibaut n’a pas avalé un seul petit pois depuis le début du repas. Immobile devant son assiette, à la table de la cuisine, il sent l’engourdissement attaquer ses jambes, ses cuisses, son torse, ses bras. Il lève sa main droite, la remue et attrape sa fourchette.
Du bout des dents pointues, il bouscule les petits pois, les avance, les recule, les tourne et les retourne, les met en rang par deux, comme des écoliers appliqués, puis les sépare, les range en file indienne, braves petits soldats en uniforme vert. À gauche de l’assiette, un petit tas, comme une montagne, puis un autre un peu plus haut. Dans la plaine de faïence blanche, les petits soldats sont en attente. La fourchette trace alors un sillon au milieu de la troupe, la dispersant. Quelques combattants se mettent en embuscade derrière les montagnes. Ils sont nombreux aujourd’hui, les fantassins verts. La fourchette les remet en rangs serrés. Au garde à vous, ils attendent le signal. Le combat va être rude, et Thibaut pense : toute piétaille a son calvaire.
Celui de Thibaut a commencé il y a longtemps. La bataille des petits pois n’est pas nouvelle. La marâtre ne cède jamais. La marâtre dit toujours non. La marâtre ne sourit jamais. La marâtre n’embrasse jamais. La marâtre dit toujours : qui trop embrasse mal étreint.
—Mange tes petits pois !
La voix gronde dans la cuisine. Thibaut, le nez toujours baissé sur son assiette, ne bouge pas. « Je la déteste, je la déteste, je la déteste ! J’les mangerai pas ses petits pois ! J’les déteste ! »
Un silence glacial règne. On entend le tic-tac de la pendule. Les bras croisés, appuyée contre la porte du frigo, la marâtre attend. Elle attend que Thibaut liquide son assiette, qu’il avale jusqu’à la dernière les écœurantes billes vertes. Elle a de la patience ! Tout vient à point à qui sait attendre.
Thibaut et ses petits soldats aussi attendent. Il n’est pas question qu’il les mange, ces petits pois. Il a tenu jusqu’ici, il ne va pas céder maintenant. Pour lui, qui ne consent pas se tait.
Il n’a pas besoin de lever la tête pour savoir que le regard de la marâtre est fixé sur lui. Il le sent agripper ses cheveux, chauffer ses oreilles, couler dans son cou, couler partout. Il sent sa brûlure sur sa peau, ce picotement désagréable qui lui chatouille les omoplates. Mais il ne mangera pas, il l’a décidé : qui ne dîne pas dort encore mieux.
Surtout, tenir bon. Jusqu’au bout. Ne pas pleurer. Il ne faut pas. Il ne veut pas. Elle serait bien trop contente !
Thibaut installe ses soldats en ordre de bataille. Sur le bout de sa fourchette devenue arme de lancement, il en sélectionne quelques-uns. Aujourd’hui, ce sera la victoire finale. Il l’a décidé. En silence, il donne l’ordre d’attaquer. Alors, d’un geste vif du plat de la main sur le manche de la fourchette, il catapulte ses obus sur l’objectif ennemi. Les billes vertes viennent s’écraser sur les joues de la marâtre. Une seconde d’éternité flotte dans la pièce. Thibaut attend la riposte. Le silence dure. Deux secondes, trois secondes, peut-être plus. Intrigué, il ose un coup d’œil. La marâtre, les yeux arrondis comme des sphères sombres, la bouche grande ouverte, des traces sales sur les joues, le regarde, muette de surprise.
Alors Thibaut lance la deuxième salve, identique à la première. Les boulets verts s’élèvent dans l’espace pour atteindre la cible. La marâtre, la bouche toujours ouverte, sursaute. Son expression de surprise s’est accentuée. Elle porte la main à sa gorge. Un léger gargouillis s’en échappe, un râle murmuré, bizarre, déplacé dans le silence de la cuisine. Ses pommettes ont rougi et les traces vertes de la bataille ont viré au gris. Thibaut croit voir une buée translucide traverser son regard, comme un voile brumeux sur la mer les soirs d’été. Un regard de poisson crevé. Elle bouge les lèvres, essaie de parler. Sur son menton, coule un filet de salive. Ses mains tremblent, les doigts s’agitent, les lèvres pâles remuent. Un sifflement ténu glisse dans l’air.
Thibaut regarde. Il attend. Il ne pense pas qu’une troisième salve sera nécessaire. Il va gagner la bataille. Le visage de la marâtre, devenu bleu, bascule sur son épaule. Ses bras retombent, son dos glisse le long du frigo. Thibaut entend le chuintement du tissu contre la porte. Les genoux ploient, le corps s’affaisse, les yeux se ferment. Un grognement rauque, un dernier gargouillis puis le silence.
Thibaut repousse son assiette au milieu de la table et se lève. En sortant de la cuisine, il regarde une dernière fois la marâtre et pense : on a toujours besoin de petits pois chez soi !

Dynastie.

Texte écrit pour les 807 de Franck Garot. http://les807.blogspot.com/



« C’est qui déjà, celle-là ? »
—La sœur de ma grand-mère.
—Celle qui a épousé un marin Colombien ?
—Mais non ! Elle, elle est entrée au couvent à dix-huit ans !
—Et celle qui a fondé sa maison de couture, c’était qui déjà ?
—Et ben c’était sa fille ainée, celle qu’elle a eu d’un premier mariage avec un acteur qui avait jamais de contrat !
—Ah, d’accord ! Mais… euh… la fille ainée de qui ? Pas de celle qui est entrée au couvent ?
—Mon Dieu que tu es bête ! Evidemment pas de celle qui est entrée au couvent ! Elle y est encore au couvent et à part Dieu, elle a jamais eu personne dans sa vie. Mais je t’ai déjà expliqué tout ça… tu m’écoutes jamais quand je parle…
Ça, c’est faux ! J’écoute quand elle parle. Mais entre Gertrude, Salomé, Jacqueline, la fille ainée de Françoise, celle de Nathalie et les deux petites filles jumelles de la sœur de la tante de sa grand-mère, moi, je m’y perds ! Ma Julie, elle a au moins 807 tantes, sœurs, cousines et grand-mères, alors… Vous vous y retrouveriez, vous ?


Songeur, j’ai posé ma main sur son ventre et j’ai murmuré :
—J’espère que celui-ci, ce sera un garçon…

Amen !

On lui a fait un petit lit douillet dans une boite en plastique, sur un matelas de riz. La couverture aussi était de riz, si bien qu’on ne le voyait plus du tout. Puis on a posé la boite sur le radiateur, avec une serviette à carreaux bleus pliée sur le dessus. (le fait que la serviette soit à carreaux bleus n’a strictement aucune importance, mais j’adore les petits détails inutiles !)
Bref, on l’a bien « cacouné », comme disait ma mère. C’est tout juste si on n’a pas prononcé une prière ! Mais attention, hein, pas la prière pour les morts ! Non, si on a suivi tout ce protocole, c’est pour qu’il ressuscite. Et on y tient, je vous assure !
Là, vous vous demandez : « Mais de QUI elle cause ? » et la curiosité vous fait trépigner.
J’ose à peine vous le dire… mais comme j’ai pitié, allez, je lâche l’info : celui qu’on voudrait bien voir revenir à la vie, c’est… l’i-pod de mademoiselle Khéops !
Parce que figurez-vous que le pauvre a subi un grave traumatisme, un véritable tsunami pour être précise. Lessivage, shampooinage, rinçage et essorage à 1100 tours/minute dans le lave linge ! Oublié avec ses écouteurs dans le « jean » de la miss (à qui on a pourtant répété cent fois de vider ses poches avant de mettre ses vêtements à la panière... ) on craignait qu’il ne fût perdu à tout jamais. Mais, à défaut d’écouter les conseils de ses parents, l’ado est débrouillard et après avoir infligé un électrochoc au moribond en le branchant sur l’ordinateur, il s’est rendu compte que l’appareil réagissait. Oh joie !! Et ni une ni deux, d’aller voir sur un forum avisé s’il n’y avait pas un moyen de réanimer l’agonisant. Parmi les solutions proposées par les internautes (et ados également, je présume) celle de réchauffer le pauvre appareil nous a semblé la meilleure. Après tout, la chaleur, c’est la vie, non ? Depuis hier, le mourant trône donc sur le radiateur poussé à fond. (ôtez-moi un doute, c’est bien le gaz qui vient d’augmenter ?)
Je ne sais pas si cette opération de la dernière chance va réussir mais je garde espoir, on dit bien « qui ne tente rien n’a rien ». Et puis aujourd’hui, c’est mon jour de chance : mon lave-linge m’a gratifiée d’un euro et vingt centimes, brillants de propreté et probablement échappés de la poche de survêtement de… monsieur Khéops ! (Y a pas que les ados, non, non !) Alors profitons-en ! Amen !

N.B. : Plus de 6 mois après la mésaventure, l’i-pod se porte comme un charme ! Je vais croire aux miracles, moi…