C’est drôle comme on peut garder des tas de petites babioles sans importances … Il y a quelques temps, j’ai entrepris un grand rangement sur mon bureau. J’avais accumulé tellement de choses que ça devenait indispensable. Et entre un vieux ticket de métro usagé, une note de pressing, une autre de supermarché, un papier à remplir et signer pour le collège, à rendre pour une date passée depuis longtemps et un tas d’autres paperasses inutiles, j’avais du boulot !
Et puis je suis tombée sur une liste de restaurants parisiens établie en vue d’une sortie avec une amie. Je me suis souvenue très nettement du temps et de la minutie que j’avais mis à rechercher tout cela sur Internet, allant jusqu’à recouper des avis de clients, pour juger de la qualité des différents établissements. Certes, mon amie n’attendait pas de ma part une telle précision et se serait contenté de quelques adresses sympas. Mais cette amitié était encore « fragile » et j’avais eu à cœur de faire les choses bien. Comme on dit : « l’amitié ça se cultive ».
Je crois qu’il m’avait fallu une matinée entière, peut-être un peu plus, pour faire cette liste. Quelle énergie pour quelque chose qui pourrait sembler exagéré, voire futile !
Et puis mon amie m’avait dit que finalement, elle ne serait disponible qu’en début d’après-midi. Nous n’avions pas mangé au restaurant. Déception. Depuis, et pour des raisons dont certaines m’échappent, notre amitié s’est distendue, liquéfiée. Un embryon si vite avorté … Etait-ce vraiment de l’amitié ou juste une image que j’avais rêvée si fort que je l’avais crue vraie ?
J’ai lu une dernière fois la feuille de papier, l’ai chiffonnée entre mes mains et, avec un pincement au cœur, l’ai jetée à la corbeille.
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